Une année de consolidation
En 2022, le CPHV a renforcé les différents processus de son fonctionnement. Il a également achevé la digitalisation de son organisation. 2022 a été une année de consolidation.
« Nous avons tout mis en place pour que l’institution puisse avancer sur des bases solides et renforcer son rôle de centre de compétences dans le futur », explique Lucien Panchaud, directeur de la santé communautaire.
Le CPHV a mis en place des outils collaboratifs afin de rassembler ses équipes réparties dans l’ensemble de la Suisse romande autour d’un espace de travail unique, afin d’éliminer les cloisonnements, faire circuler l’information et réunir les équipes. Une base de données commune de gestion des dossiers a été déployée et permet de disposer à tout moment des informations nécessaires au suivi de chacun des bénéficiaires.
Depuis plusieurs années, le CPHV travaille à anticiper au mieux la transition de la fin de la scolarité obligatoire. En 2022, une classe de transition a ainsi été créée. Nombre d’élèves bénéficient d’une prolongation de scolarité obligatoire afin de renforcer certaines compétences scolaires mais également de développer leur autonomie. Cette notion d’autonomie a été définie par un groupe de travail de la Fondation comme la prise de décision, la mise en œuvre, l’acte/le projet, le processus de construction, la temporalité ainsi que les dispositions biopsychosociales. Cette classe vise à préparer au mieux leur transition vers le monde préprofessionnel avec trois objectifs prioritaires :
- découvrir le monde professionnel ;
- permettre des temps et des opportunités d’observer les jeunes dans des compétences tant pratiques que théoriques ;
- poursuivre le travail autour de l’autonomie pratique et quotidienne des jeunes afin de leur ouvrir le plus de portes possibles pour leur avenir.
Le Camp Abilities, organisé chaque année pour que les enfants et adolescents en déficit visuel puissent tester plusieurs disciplines sportives, a gagné un prix « Monéquilibre » qui encourage et soutient les projets en faveur de la promotion de la santé des personnes avec handicap.
Du côté du Service social, réadaptation et basse vision, un axe qui s’est beaucoup développé en 2022 est celui de la formation des professionnel-les et de la sensibilisation du grand public. Des cours en e-learning ont été proposés aux acteurs et actrices du réseau socio-sanitaire. Une vidéo sur la technique de guide a été réalisée et diffusée sur les réseaux sociaux afin de sensibiliser le grand public aux barrières que peuvent rencontrer les personnes malvoyantes et lui donner des outils pour les accompagner de la meilleure manière. Des formations en EMS ont également été dispensées pour permettre aux soignant-es d’acquérir les compétences nécessaires à la bonne prise en charge des résidentes et résidents atteints dans leur vision.
L’intelligence artificielle pour rendre les ouvrages pédagogiques accessibles à tous et toutes
La Haute école de gestion ARC de Neuchâtel et le Centre technique en adaptation et accessibilité (CTAA) du CPHV ont collaboré pour créer une plateforme, utilisant l’intelligence artificielle, capable d’adapter des documents pédagogiques pour les rendre plus accessibles aux élèves ayant une déficience visuelle. Jusqu’à présent, ils peuvent compter sur les documents adaptés par le CPHV, mais parfois, certains n’ont pas été transmis au service de transcription et cette plateforme leur permettra d’accéder tout de même à l’information. Grâce à elle, tout un chacun aura accès au contenu principal de n’importe quel document pédagogique. « En 2022 nous avons commencé à éduquer ce nouvel outil intelligent afin qu’il reconnaisse et rende accessible aux personnes déficientes visuelles certaines parties importantes des documents : les titres, les consignes, certains encarts ou images », explique Fabienne Sypowski, responsable du CTAA.
Le travail d’éducation de la plateforme se poursuit et elle devrait être disponible au public concerné dans le courant de l’année scolaire 2023-2024.
CEVPOL : un nouveau pôle de compétences autour du polyhandicap
Fatima Anaflous, orthoptiste, et Chloé Aguet, enseignante spécialisée, travaillent en binôme pour réaliser des évaluations de la vision fonctionnelle en institutions d’enseignement spécialisé. Depuis la rentrée scolaire 2022-2023, elles poursuivent cette tâche auprès des enfants et prochainement des adultes présentant un polyhandicap grâce au projet de pôle de compétences et de ressources vision et polyhandicap (CEVPOL). « Pratiquement toutes les personnes en situation de polyhandicap ont des problèmes de vision, explique Fatima Anaflous. Entre autres complications, leur champ visuel peut être diminué, leurs mouvements oculaires altérés et elles rencontrent des difficultés à interpréter les informations visuelles. »
Les principales missions du CEVPOL sont d’enrichir l’offre existante dans ce domaine, de documenter la prise en charge des aspects visuels chez les personnes polyhandicapées et de créer un réseau de compétences avec des personnes ressources dûment formées. Raphaëlle Bertrand, responsable formation et innovation au CPHV, fait aussi partie de l’équipe du CEVPOL et met en place des formations ad hoc afin que le transfert de compétences puisse se faire aux personnes impliquées dans la prise en charge quotidienne de ces adultes et enfants.