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La vie à jules-gonin reprend son cours

Une année à l’Hôpital et en dehors

Après deux ans de pandémie, la vie à Jules-Gonin a repris son cours. L’année 2022 a été rythmée par différents événements et nouveautés. Parmi elles, l’ouverture de deux consultations : l’une à Sainte-Croix et l’autre à la Vallée de Joux, mais aussi des recherches prometteuses et plusieurs projets d’amélioration de l’accueil et du parcours des patientes et patients.

Suite à la demande des pôles de santé régionaux, les chefs de clinique et optométristes de l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin se déplacent plusieurs fois par mois à Sainte-Croix et au Pôle santé de la Vallée de Joux, dans le Jura-Nord Vaudois. Chaque hôpital met à disposition un box, alors que les professionnels lausannois apportent le matériel portable nécessaire. Le but de ces consultations de proximité est de pallier le manque d’offre spécialisée sur place et d’éviter à la population de devoir faire de longs trajets pour avoir accès aux soins et contrôles ophtalmologiques.

Partenariat avec le service d’anesthésiologie du CHUV

Nul besoin d’être un établissement excentré pour collaborer avec l’Hôpital ophtalmique. Depuis plusieurs années, un anesthésiste spécialisé en pédiatrie du CHUV se rendait une fois par semaine à l’avenue de France pour assister les chirurgiens et chirurgiennes opérant les bébés et jeunes enfants ayant des maladies oculaires. Après qu’il a pris sa retraite en 2022, c’est désormais un pôle d’anesthésistes pédiatriques du CHUV qui se relaie une fois par semaine à l’Hôpital ophtalmique. Ce système se révèle d’autant plus efficace que les opérations pédiatriques ne reposent plus sur la présence d’une seule personne, mais sur celle d’une équipe de cinq anesthésistes qui assure un tournus continu sans interruption en cas de maladie ou de vacances de l’un d’eux.

Dans le cadre des opérations chirurgicales, des adultes cette-fois, il faut souligner que la toute première intervention suisse de pose d’un implant télescopique miniature s’est tenue à Lausanne. Cette technique novatrice est destinée aux patient-es qui souffrent de cataracte et de DMLA. L’implant télescopique, installé dans l’un des deux yeux, grossit l’image 2,7 fois. L’autre œil voit, en revanche, normalement. Après une période de réadaptation avec des spécialistes en basse vision, la personne retrouve une vision de près et de loin lui permettant une meilleure autonomie.

Événements et formations de retour en présentiel

La vie à Jules-Gonin a repris son cours normal après les deux ans de pandémie. Le « Residents day » annuel a à nouveau été organisé. L’occasion de découvrir les projets scientifiques en cours dans toutes les sous-spécialités de l’hôpital et de rencontrer les assistant-es en formation. La journée « Flair for Flare » a également eu lieu à Lausanne. Cet événement a pour but de réunir les jeunes ophtalmologues en formation de Suisse et de les faire participer aux consultations qui concernent les maladies inflammatoires de l’œil. Pendant cette journée, ils et elles ont l’occasion de rencontrer les spécialistes et de créer des liens.

Autre événement marquant : le Congrès du Club Jules Gonin, organisé par le Prof. Wolfensberger et son équipe tous les deux ans, qui s’est tenu à Dubrovnik en Croatie. Pour rappel, le Club Gonin est une société savante fondée à Lausanne en l’honneur de Jules Gonin en 1959 et qui compte 250 illustres membres à travers le monde. Le Congrès se déroule dans différents endroits du globe, mais revient en Suisse périodiquement.

Parmi les grands moments qui ont marqué cette année, saluons la remise – en mars – de la Médaille Gonin au Prof. Stanley Chang, spécialiste américain des troubles vitréo-rétiniens. Cette médaille, créée en 1937 par l’Université de Lausanne (UNIL) et la Société suisse d’ophtalmologie peu après la mort de Jules Gonin, est l’une des plus hautes distinctions internationales en ophtalmologie. Elle est décernée par le Conseil International d’Ophtalmologie pendant une cérémonie qui se tient historiquement dans la capitale vaudoise. C’est aussi l’occasion d’organiser un congrès en marge de cet événement.

Nouvelle rédactrice en chef

La Prof. Aki Kawasaki, médecin adjointe et responsable de l’unité de neuro-ophtalmologie, a pris également la casquette de corédactrice en chef de la revue Ophta. Ce magazine, publié cinq fois par année, permet aux ophtalmologues de toute la Suisse de savoir ce qui se passe dans leur domaine à la fois au niveau médical et politique. Il est chapeauté par un rédacteur en chef en Suisse alémanique ainsi qu’une rédactirice en chef en Suisse romande.

Prof. Aki Kawasaki, médecin adjointe et responsable de l’unité de neuro-ophtalmologie

Un autre moyen de se tenir informé-e des congrès à venir, des nouveaux médecins, des projets de recherches en cours, entre autres, est la nouvelle newsletter – créée par l’équipe de la communication de l’hôpital, qui est adressée régulièrement par courriel aux ophtalmologues de Suisse romande.

Enfin, dans un tout autre registre, il est important de signaler que la biobanque de l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin a obtenu le label Vita. Si la labellisation n’est pas obligatoire, elle apporte une valeur ajoutée. La biobanque stocke différents prélèvements utiles à la recherche, tels que larmes, sang, humeur vitrée, par exemple.

Nouvelle consultation de proximité

A la demande du Réseau Santé Balcon du Jura, l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin a ouvert une consultation ophtalmologique régulière à Sainte-Croix.

Des équipes pluridisciplinaires d’optométristes et ophtalmologues en tandem assurent cette consultation au sein de l’Hôpital de Sainte-Croix, pour tous les habitants et habitantes du Balcon du Jura.

« Cette nouvelle collaboration est une réponse pragmatique aux besoins populationnels d’une région excentrée comme la nôtre, explique Alain Périat, directeur général Réseau Santé Balcon du Jura.vd. Je tiens à remercier vivement l’Hôpital ophtalmique d’avoir répondu positivement à notre demande de soutien, de façon rapide et efficace. La population, notamment les personnes âgées, sont ravies de pouvoir bénéficier de ces consultations effectuées par des professionnels très compétents ».

L’Hôpital universitaire lausannois a développé des collaborations avec les Réseaux santé régionaux du canton, afin d’apporter son expertise au plus près de la population des régions périphériques qui manquent souvent de spécialistes de proximité.

Nominations et promotions

Dre Christina Stathopoulos, Dre Florence Hoogewoud et Dre Nathalie Voide ont été promues médecins cadres associées

Début 2022, la Dre Adeline Berger, PhD a été nommée à la tête d’un nouveau groupe de recherche dédié à l’étude des mécanismes épigénétiques impliqués dans le développement des maladies oculaires.

En septembre 2022, le Prof. Silvio Ionta a été nommé professeur associé dans le domaine de la neuropsychologie visuelle et de la technologie de réadaptation par la Faculté de biologie et de médecine de l’UNIL, par le CHUV et par le Conseil de la Fondation Asile des aveugles. Cette nomination permettra au Prof. Ionta de poursuivre et d’élargir son propre groupe de recherche dans un domaine en plein développement.

En décembre, le Conseil de Fondation a promu les Dres Florence Hoogewoud, Christina Stathopoulos et Nathalie Voide au rang de médecins cadres associées. La Dre Florence Hoogewoud a rejoint la Fondation en 2019 dans l’unité d’immuno-infectiologie. Elle s’intéresse notamment à la manière d’allier intelligence artificielle et imagerie pour mieux diagnostiquer et prendre en charge l’inflammation oculaire. C’est en 2017 que la Dre Christina Stathopoulos a rejoint l’unité d’oncologie pédiatrique du Prof. Francis Munier. Elle a été promue MER en 2021 par l’UNIL. Outre la prise en charge des enfants atteints de rétinoblastome, elle mène de front plusieurs projets de recherche visant à mieux traiter et comprendre cette maladie rare qui atteint les enfants dans leur plus jeune âge. La Dre Nathalie Voide, qui travaille à l’unité de strabologie et d’ophtalmologie pédiatrique depuis 2015, déploie une grande activité pédiatrique, par exemple dans le dépistage et le traitement de la rétinopathie des prématurés en collaboration avec le CHUV.

Prix et distinctions

En juin, le Prof. Thomas J. Wolfensberger, chef de service, a été nommé président du Comité directeur de la prestigieuse Fondation Alfred Vogt, créée en 1938 par le directeur de la clinique ophtalmologique universitaire de Zurich et cofondateur de la Société suisse d’ophtalmologie. Chaque année, le comité récompense les meilleurs travaux scientifiques du domaine et soutient les jeunes chercheurs et chercheuses.

Fin août, la Dre Safia Hsin a reçu le prix du meilleur poster (catégorie Case report) au 115e congrès de la Société Suisse d’ophtalmologie (SSO). Cette étude de cas concernant une panuvéite bilatérale sévère a été réalisée en collaboration avec la Dre Ann Schalenbourg, le Prof. Yan Guex-Crosier et le Dr Theodor Stappler.

En décembre 2022, les projets de quatre chercheuses et chercheurs ont été disntingués par le Prix Claire et Selma Kattenburg. Le premier est celui de la Dre Christina Stathopoulos « FLAWLESS », qui vise à étudier et démontrer les avantages de micro-cathéters intra-artériels innovants. La recherche « OCT-GWAS » menée par le Dr Mattia Tomasoni, PhD, second lauréat, cherche à extraire de nouvelles caractéristiques morphologiques et des biomarqueurs de maladies oculaires à partir d’images OCT pour les corréler ensuite avec le génome et le phénome. Le projet « MoRAS » de la Dre Adeline Berger, PhD, vise à cultiver ex vivo des cellules cancéreuses de rétinoblastome. Ces cellules sont obtenues à partir de l’humeur aqueuse de patients atteints et l’objectif est de modéliser à la fois les tissus sains et cancéreux, ce qui permettra de caractériser la morphologie des modèles obtenus et d’évaluer leur réponse aux médicaments chimio-thérapeutiques. Enfin, le quatrième projet récompensé est « EyeGene » du Dr Muhammad Ansar, PhD, qui consiste à mettre en place à l’Hôpital ophtalmique une plateforme d’analyse génétique de pointe permettant d’identifier de nouveaux gènes liés à la déficience visuelle.

Depuis 2015, grâce au soutien de la Fondation Kattenburg, plus de 20 projets de recherche ont été menés à bien par les équipes médicales et de recherche de notre Fondation.