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S’armer contre la cybercriminalité

Mais aussi contre les pénuries énergétiques

Après le combat de plus de deux ans contre la pandémie, place à celui contre les virus informatiques et les pannes de courant ; sans oublier un soutien de la Fondation à l’Ukraine.

La stratégie de digitalisation, débutée en 2017, s’est poursuivie en 2022 avec de nombreuses initiatives dans tous les domaines d’activité de la Fondation. A relever le déploiement de la solution ClevEHR qui facilite la gestion efficiente et sécuritaire du parcours du patient opéré et hospitalisé à l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin. Les équipes soignantes, en collaboration avec l’éditeur de la solution, ont mis au point un dossier de soins qui correspond aux meilleures pratiques actuelles.

Alors que la digitalisation renforce moyens et capacités, ces derniers sont menacés par le « côté obscur de la force », avec une recrudescence de la cybercriminalité, qui n’épargne pas les institutions de santé. S’en protéger s’est imposé comme une priorité. « Notre environnement digital est sécurisé par une épaisse muraille, mais qui a autant de portes qu’elle a d’utilisateurs, explique Jean-Pierre Klumpp, directeur opérationnel. Nous demandons donc à tout le personnel de suivre une formation en cybersécurité afin d’adopter le bon comportement pour stopper les cyberattaques et autres virus. Après deux ans à se battre contre le coronavirus, il s’avère que d’autres – virtuels cette fois – peuvent tout autant nuire à notre capacité de prise en charge des patients, à la santé de l’hôpital mais aussi à sa réputation ! »

Une autre menace a fortement occupé le comité de direction et les équipes techniques, celle des potentielles pénuries et pannes d’électricité. L’hôpital a ainsi dû mettre en place rapidement une nouvelle génératrice, plus puissante. Une task force a été mise sur pied pour étudier les différentes façons d’agir et de réagir en cas de pénurie ou de panne. « Les autorités de santé demandent aux hôpitaux de se préparer au pire, soit de pouvoir pallier une coupure de courant de 72 heures, poursuit Jean-Pierre Klumpp. C’est désormais chose faite. Par ailleurs, les cadres ont été informés du protocole à suivre si une telle panne devait se produire. »

Les problèmes d’approvisionnement en énergie sont en partie dus à la situation en Ukraine. L’Hôpital Jules-Gonin a été sollicité par la Fondation Humanitarian For Empowerment, dirigée par un médecin ukrainien de la Vallée de Joux. Par l’intermédiaire de cette fondation, qui soutient les populations locales dans leurs besoins en matériel médical et nourriture, entre autres, une fourgonnette remplie de traitements ophtalmologiques, d’équipements et d’instruments médicaux de première nécessité a pu être envoyée au front.

Enfin, les surfaces provisoirement inoccupées de l’ancien EMS Recordon ont été temporairement mises à disposition d’un centre d’accueil de la petite enfance et d’une crèche du quartier, leurs locaux n’étant plus disponibles pour des raisons techniques.

EMS et biberons

Le 25 février 2022, suite à un dégât d’eau, le Centre de vie enfantine des Bergières devient inaccessible pour les petits, parfois encore nourrissons. Grâce à la complicité de M. David Payot, conseiller municipal de Lausanne, en un week-end, un étage de l’ancien EMS Recordon est envahi de petits lits, peluches et cartons de couches. Deux semaines plus tard, une rénovation plus conséquente est programmée aux Bergières et c’est toute la garderie qui déménage avec pas moins de 115 enfants, de 3 mois à 6 ans.

D’une moyenne d’âge de 90 ans environ en 2021 à une moyenne de 2 ans en 2022, des cris d’enfants résonnent désormais dans les couloirs à plafond haut de la vieille bâtisse de l’EMS Recordon, fermé en 2021.