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Une année gérée avec brio

Le rapport du directeur médical

Protéger l’hôpital, les collaborateurs et les patients : tel a été le défi de 2020 face au coronavirus. Cette année particulière a également permis d’améliorer les outils digitaux, de créer une série de brochures explicatives et d’assurer une présence dans le Chablais, entre autres. 

« Il a fallu agir vite lorsque la première vague du Covid-19 est arrivée, explique Thomas J. Wolfensberger, directeur médical. La priorité a été de protéger l’hôpital afin que le virus ne puisse pas s’y propager. Dans l’urgence, la collaboration étroite entre les différentes lignes médicales, soins et administratives a extrêmement bien fonctionné. Nous avons placé une tente à l’extérieur de l’hôpital permettant de faire le tri des patient-e-s, puis avons mis en place un parcours spécifique pour les personnes atteintes du coronavirus afin qu’elles puissent être soignées sans entrer dans l’enceinte de l’hôpital ». Le dispositif mis en place a été efficace et l’hôpital est resté un lieu sain. A noter que le port du masque a très rapidement été rendu obligatoire pour toute personne se rendant ou travaillant à l’hôpital. « Nous avons également mandaté une entreprise pour savoir si la qualité de l’air de nos salles de consultation était bonne. En effet, la plupart ne disposent pas de fenêtre, car nous travaillons souvent dans l’obscurité. Les analyses ont montré que notre système de ventilation fonctionne très bien et que le renouvellement de l’air est garanti. Un élément de plus qui a permis d’éviter que l’hôpital ne soit un foyer de propagation du virus. » En septembre, les espaces modulaires de type « Portakabin » installés à l’extérieur ont remplacé la tente. L’un d’eux est une véritable salle de consultation pour les personnes atteintes du Covid-19. 

L’arrêt de toutes les activités non urgentes en mars 2020 a renvoyé la plupart des médecins chez eux, mais ces derniers ne sont pas restés les bras croisés : « Nous avions commencé à rédiger des brochures d’information sur toutes les pathologies courantes de l’œil, poursuit le Prof. Wolfensberger. Pendant cette période de calme forcé, nos médecins assistant-e-s se sont attelés à la mise à jour des brochures existantes ainsi qu’à l’élaboration de nouvelles. Ils ont aussi commencé à écrire un véritable manuel d’ophtalmologie destiné aux médecins. Je tiens à les remercier d’avoir mis à profit le temps qu’ils avaient pour réaliser cet exploit très prometteur pour l’avenir. »

Autre conséquence positive de la crise sanitaire : la mise en place de webinaires internationaux dont le succès a dépassé toutes les attentes. Thomas J. Wolfensberger explique : « Depuis une dizaine d’années, nous proposons aux ophtalmologues installés les Jeudis de Jules Gonin, un symposium mensuel de quatre heures sur un sujet clinique. Cela donnait lieu à de belles rencontres qui se terminaient toujours avec une petite agape conviviale. Evidemment, le Covid a rendu ces échanges impossibles. Nous avons donc décidé de continuer à proposer ces rendez-vous virtuellement. Cela nous a permis d’inviter facilement des professeurs étrangers d’Outre-Mer ou d’Asie pour donner un cours sur leur spécialité. La seule chose à laquelle il fallait faire attention était le décalage horaire ! Nous avons été ravis de voir l’engouement suscité par ces webinaires. » 

Premier Jeudi de Jules Gonin en version webinaire

Les outils digitaux ont été évidemment très précieux en ces temps mouvementés. Hotline téléphonique, nouvelles applications, téléconsultations (voir page 15) ont permis de garantir la meilleure prise en charge possible des patients.  

La plateforme SEE, mise en place en 2020, n’est pas une conséquence directe de la pandémie mais elle est devenue un outil de communication indispensable entre l’hôpital et les médecins installés. « Par le passé, lorsqu’un ophtalmologue en ville nous adressait un patient pour un examen ou pour un deuxième avis, la communication se faisait de manière aléatoire entre l’email, le fax ou le téléphone. Désormais, muni de son login, le médecin accède à la plateforme et y fait sa demande. Dans son espace personnel, il peut savoir où en est sa requête, quels examens ont été réalisés et peut trouver les rapports qui ont été établis après consultation. Un peu à la manière d’un colis dont on peut suivre l’expédition, le trajet et l’arrivée. Cela simplifie énormément les échanges. A l’avenir, cette plateforme pourrait aussi être accessible aux patients qui souhaiteraient un deuxième avis médical, par exemple. » 

Ouverture d’une Hotline pour les urgences

Toujours dans cette volonté de bonne collaboration entre les ophtalmologues installés et l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin, un centre d’imagerie a été ouvert dans le nouvel Hôpital Riviera Chablais à Rennaz. Il permet la réalisation d’angiographies et de photos de fond de l’œil avec des angles très larges. « Les médecins du Chablais peuvent envoyer leurs patient-e-s dans ce centre plutôt qu’ils se déplacent à Lausanne ou à Sion », précise Thomas J. Wolfensberger. Depuis octobre, à côté de l’hôpital chablaisien, une antenne de Jules-Gonin accueille en outre des patient-e-s pour des évaluations neuro-ophtalmologiques. Ce vaste espace de consultation est composé de deux boxes d’examen et d’un troisième dédié à l’évaluation du champ visuel. Une fois par semaine, le Prof. François-Xavier Borruat, spécialiste en neuro-ophtalmologie, y propose des consultations. 

Ouverture d’une consultation de neuro-ophtalmologie et d’un centre d’imagerie oculaire à Rennaz

Promotions et prix 

Plusieurs médecins ont été promus en 2020. Le Dr Pierre-François Kaeser a été nommé médecin adjoint et directeur de l’Ecole d’orthoptique, le Dr Mehrad Hamédani Privat Docent et le Dr Lazaros Konstantinidis PD-MER clinique.  

La Dre Jelena Jelena Potic a bénéficié d’une bourse pour Jeune Chercheur MD-PhD de la Fondation Leenaards et deux jeunes médecins, les Dres Judith Cohen et Emmanuelle Moret, ont été récompensées pour leur poster au congrès de la Société Suisse d’ophtalmologie. Enfin, le Prof. Francis Munier est devenu président de l’International Society for Genetic Eye Disorders and Retinoblastoma (ISGEDR). 

Pour le Prof. Wolfensberger, l’année 2020 aura sans aucun doute aussi été celle de la nomination d’un duo à la tête de la policlinique et des urgences: «une véritable success story». En effet, lorsqu’il a fallu remplacer la Dre Olga Kirsch, une direction bicéphale est tout de suite apparue comme une évidence grâce à la complémentarité des Drs Bao-Khanh Tran et François Thommen. «Le Dr Tran est un excellent chirurgien du segment antérieur. Le Dr Thommen s’investit beaucoup dans l’enseignement des médecins assistants pour leur formation clinique. Les deux se complètent dans leurs différentes fonctions et font un travail formidable au sein de la policlinique et des urgences. Ce service représente un tiers de l’activité de l’hôpital, c’est énorme. Avec une direction en binôme, lorsqu’un des responsables est absent, l’autre est présent. C’est précieux.»

Parmi les nouveautés de 2020, signalons la mise en place du Scientific advisory board (SAB). Un groupe de professeurs européens très actifs dans la recherche en ophtalmologie qui offrent à l’Hôpital ophtalmique des conseils sur le développement de sa recherche, le choix des collaborateurs-trices scientifiques, les projets de recherche à soutenir financièrement, entre autres. «Ce regard extérieur nous est très utile pour le développement de notre avenir scientifique», conclut le Prof. Wolfensberger.