Fermer
Autonomie globale et accessibilité universelle

La santé communautaire

La direction santé communautaire de la Fondation met la transversalité et l’approche globale de la personne au cœur de ses préoccupations. De l’enfance à l’âge adulte, elle vise à l’aider à acquérir la plus grande autonomie possible. 

«Notre mission est de considérer l’enfant que nous accompagnons dans sa globalité et pas uniquement comme un élève, explique Lucien Panchaud, directeur du CPHV et de la santé communautaire. Il a des besoins qui vont bien au-delà de sa période d’apprentissage. C’est la raison pour laquelle nous travaillons en interdisciplinarité avec les différents acteurs qui gravitent autour de l’enfant malvoyant: orthoptistes, ergothérapeutes spécialisés du service réadaptation basse vision, neuropsychologues, partenaires régionaux et évidemment les familles. Le but est d’amener le jeune à acquérir la plus grande autonomie possible dans tous les domaines de sa vie.» Cette approche ne se limite pas à l’enfance, mais se poursuit avec le jeune adulte, puis l’adulte et enfin la personne âgée. 

Dans ce souci de transversalité et d’accompagnement à l’entrée dans le monde professionnel, la Fondation Asile des aveugles a signé une convention avec la Fédération suisse des aveugles et malvoyants (FSA). Ce partenariat vise à favoriser l’insertion professionnelle des personnes en déficit visuel, en mettant en synergie les compétences de «PORTAILS» de la Fondation et du «Job Coaching» de la FSA. Alors que PORTAILS propose de l’aide pour trouver un apprentissage ou une formation et est présent tout au long du cursus d’étude, le Job Coaching intervient ensuite pour trouver une place de travail durable.  

Autre cheval de bataille de l’équipe de santé communautaire: l’accessibilité universelle. «Lorsque nous faisions des adaptations de supports scolaires, elles étaient destinées uniquement à nos bénéficiaires. Désormais, nous voulons que ce travail puisse profiter à tout le monde et que chacun soit libre de s’en servir selon ses besoins. C’est ce que nous avons fait avec le projet de bibliothèque d’ouvrages scolaires en ligne, Booxaa.ch. Les livres adaptés pour les malvoyants profitent aussi aux personnes qui ont des difficultés en lecture ou des troubles de l’attention.» Autre exemple de réalisation de ce genre: l’application développée en partenariat avec les Transports lausannois. Elle avertit, via une notification sur le téléphone portable, que le bus est en approche. Un avantage qui peut profiter à tous les utilisateurs et utilisatrices des transports publics. «L’accessibilité universelle est un moyen de lutter contre la discrimination à l’égard des personnes en situation de déficit visuel, poursuit le directeur. Nous souhaitons ainsi l’étendre à un grand nombre de projets. C’est dans cet esprit que nous avons collaboré avec le Festival Images de Vevey en septembre 2020. Plusieurs installations de l’exposition ont été adaptées en trois dimensions afin que tous les élèves de la région, malvoyants ou non, puissent profiter ensemble de ces aménagements particuliers. Cela a permis de créer un véritable dialogue entre les enfants.» 

L’accessibilité universelle, notre cheval de bataille

Menus zéro déchet et desserts de Noël réalisés par les élèves du Centre pédagogique 

Depuis plusieurs années, les classes du CPHV confectionnent, une fois par semaine, leur propre repas, encadrées par leurs enseignantes, stagiaires et ergothérapeutes. En 2020, elles ont eu l’occasion de développer encore davantage leurs aptitudes en cuisine grâce au partenariat développé avec Eldora, le restaurateur de la Fondation. «A l’occasion de la Semaine du goût, Eldora nous a proposé des menus spéciaux à réaliser par nos élèves. Le chef de la cuisine de l’hôpital, Olivier Fourres, a ainsi planché sur des repas «zéro déchet», explique Béatrice Aenishaenslin Mamin, responsable des approches spécifiques au CPHV. Nous avons adapté les recettes afin de les rendre accessibles à nos élèves.» Les enfants ont cuisiné des brochettes de légumes, des chips de pelure de tomates, une mousse au chocolat végane, entre autres, lors de trois ateliers encadrés par Eldora. A noter qu’une ancienne élève du CPHV, Jessica, qui travaille désormais en cuisine, était également présente pour aider les élèves. De beaux moments d’échange !  

Cette première expérience en a motivé une seconde. «A la fin de l’année, l’équipe d’Eldora a proposé cette fois-ci de confectionner des douceurs de Noël; bûches, biscuits et dessert aux agrumes ont été confectionnés par nos élèves. Compte tenu du succès de ces ateliers, nous souhaitons les reconduire régulièrement.»

Des messages et des dessins d’encouragement pour les résidentes et résidents 

Lawrence a 15 ans. Etudiant au Centre pédagogique pour élèves handicapés de la vue (CPHV), il effectue un stage d’une année, tous les mardis, à l’EMS Clair-Soleil. Parmi ses tâches d’intendance: la buanderie, la cuisine, le ménage.  

Il a bien remarqué que les résidentes et résidents s’ennuient de ne pas recevoir de visite. Alors, il a une idée. Aujourd’hui, il vient à l’EMS en tant que messager de ses camarades du Centre pédagogique. Ensemble, ils ont pensé qu’un peu de lecture et des dessins colorés leur feraient du bien. Tous les élèves s’y sont mis : Alison, Eron, Tomas, Lucien ont écrit un petit texte d’encouragement, Armela a réalisé un gros cœur en braille, Zuriette a dessiné son chat, Flavien un grand soleil et un «courage» dans le ciel, Owen a colorié un Pikachu (petit animal imaginaire jaune de la série Pokémon), le plus jeune, Andreï, a gribouillé un magnifique «bonjour» sur une feuille toute jaune…

Tous ces messages et ces dessins ont atteint leur but «ils ont fait du bien» et ils sont maintenant suspendus fièrement dans les différentes chambres !

Un immense Merci ! aux jeunes pour cette initiative pleine de solidarité et de créativité.

Garder le lien avec les bénéficiaires malgré le semi-confinement 

Pas simple de continuer à aider les bénéficiaires pendant les mois de semi-confinement du printemps. Pourtant, le Service social, réadaptation et basse vision n’a pas baissé les bras. 

«Nous avons été obligés de réduire les visites à domicile, explique Angélique Matile Zaher, assistante sociale. Nous avons privilégié l’email et le téléphone. C’était important pour nos bénéficiaires de garder le lien.» La majorité des personnes suivies par le service sont des personnes âgées. Pendant le semi-confinement, elles ont dû éviter les contacts avec leurs familles et avec le monde extérieur. «En plus de l’aide administrative que nous avons continué à leur fournir, nous leur avons également apporté un peu de soulagement et de considération.»