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Des nouveautés stimulantes

Du côté de la recherche

Nouvelles recrues au Centre de recherche

Dans le domaine prometteur de l’ophtalmogénétique, « l’arrivée du Dr ès sc. Muhammad Ansar à Lausanne est une excellente nouvelle, explique le Prof. Reinier Schlingemann, directeur du Centre de recherche des sciences de la vue.

D’origine pakistanaise, le Dr Ansar a vécu et travaillé à Genève et Bâle et ses travaux de recherche s’intéressent aux gènes responsables des maladies de la rétine. Il travaille sur des échantillons de sang provenant du Pakistan, pays où la consanguinité est élevée et où les maladies génétiques sont nombreuses. »

Adeline Berger, qui a obtenu son post doctorat à Jules-Gonin, a été nommée co-responsable du groupe épigénétique du rétinoblastome.

Un stimulateur rétinien pliable

Parmi les nombreux projets de recherche menés durant l’année 2021, celui de l’implant intravitréen déroulable a bien avancé. L’ équipe du Prof. Wolfensberger, en partenariat avec le Prof. Diego Ghezzi de l’EPFL, a testé ce dispositif sur des animaux aveugles. « En injectant ce petit implant qui se déplie par la suite à l’intérieur de l’œil, on parvient à stimuler la rétine sur une surface plus grande qu’avec un implant rigide. Les essais sur animaux sont désormais terminés et nous voudrions commencer les tests cliniques sur des sujets humains. »

Autre recherche d’envergure, celle publiée par le Prof. Silvio Ionta et David Zeugin. Une fois n’est pas coutume, l’objet de l’étude ne porte pas exclusivement sur la vision. « Je trouve important que nos chercheurs et chercheuses s’intéressent à des sujets d’étude diversifiés », explique le Prof. Reinier Schlingemann. Silvio Ionta et David Zeugin se sont penchés sur les mécanismes d’inhibition du mouvement mis en place par le cerveau. Lors que notre regard fixe un objet avant de le saisir, le cerveau met en route une cascade d’activités neuronales et donne l’ordre de s’activer aux muscles impliqués dans le mouvement que l’on souhaite faire.

Parallèlement, une série de chaînes neuronales se met en place pour bloquer (inhiber) tous les autres mouvements. « Nous avons découvert trois circuits fermés qui partent du cortex moteur et y reviennent et permettent cette inhibition, explique Silvio Ionta. Lors de troubles neurologiques, tels que la maladie de Parkinson, Alzheimer, voire la dépression, un ou plusieurs de ces circuits sont affectés et ne remplissent plus correctement leur fonction. Si nous sommes capables d’identifier la chaîne défectueuse et de stimuler les réseaux alternatifs, nous pouvons contourner le problème et améliorer la qualité de vie des patients et patientes. »

Limiter les effets secondaires des irradiations

L’équipe de la Prof. Chiara M. Eandi, médecin adjointe en rétine médicale, avec le Prof. Leonidas Zografos et la Dre Ann Schalenbourg, a étudié les effets bénéfiques d’un traitement par injections intravitréennes sur les patient-e-s ayant développé une rétinopathie radique suite à des irradiations par protons. « Les personnes qui souffrent d’un mélanome de la choroïde sont traitées par proton-thérapie, explique la Prof. Eandi. Malheureusement, après deux ans environ, la majorité développe une rétinopathie radique, pathologie secondaire à l’irradiation de ce cancer ophtalmologique, parfois accompagnée d’un œdème maculaire ou d’un défaut d’irrigation des vaisseaux de la rétine qu’on appelle une ischémie rétinienne. Avec des injections intravitréennes d’anti-VEGF tous les deux mois pendant un an, puis tous les trois mois, nous sommes parvenus à réduire la progression de cette complication. Les données fonctionnelles et anatomiques recueillies à partir d’imagerie haute résolution auprès du groupe étudié sont réjouissantes par rapport au groupe contrôle. »

Participer à la recherche

Le consentement général

Notre capacité à diagnostiquer et à traiter les maladies a considérablement progressé grâce à la recherche médicale à laquelle plusieurs générations de médecins, scientifiques et patients ont activement participé.
Une part importante de cette recherche repose sur l’utilisation des données cliniques des patient-e-s figurant dans les dossiers médicaux : imagerie, résultats d’analyses ou traitements.

En 2021, le projet du « consentement général à la recherche » a intensément occupé le Centre d’investigation clinique avec une équipe pluridisciplinaire, d’abord pour développer et coordonner l’information aux patient-e-s, en collaboration avec le CHUV, mais aussi pour concevoir une application web dédiée à la gestion du consentement : EyeConsent. Bientôt, une application mobile permettra à ces derniers de visualiser leurs images et leurs données et d’attribuer les droits d’accès de manière dynamique aux équipes de recherche en consultant la liste des études actuelles qui utilisent leurs données ou qui souhaitent y avoir accès.

Brochure d’information sur le consentement général à la recherche

La recherche en basse vision

En basse vision, la recherche se concentre sur trois axes principaux. Le premier concerne les technologies d’assistance aux personnes ayant un déficit visuel. « Il s’agit de développer des moyens auxiliaires qui utilisent de l’intelligence artificielle, explique Pedro Pessoa, ergothérapeute et chargé de recherche au Service social et réadaptation basse vision. Comment pourrions-nous remplacer la canne blanche par un dispositif discret et doté d’une telle intelligence ? C’est à cette question que nous cherchons des réponses. Pour y parvenir, nous travaillons en étroite collaboration avec des ingénieurs, des experts et les patients. »

Le deuxième axe s’intéresse au développement des prestations de rééducation proposées dans le service. « Nous avons commencé à développer un casque de réalité virtuelle capable de simuler la façon dont le patient voit, explique Fatima Anaflous, orthoptiste et chargée de recherche. Le but est de voir avec les yeux de la personne atteinte dans sa vision. Cela devrait permettre aux thérapeutes de proposer les prestations les plus adaptées à chaque cas particulier. »

Enfin, le dernier axe se penche sur le parcours de vie des bénéficiaires et leur entrée sur le marché du travail. « Quels sont les obstacles et les facilitateurs qu’ils rencontrent lorsqu’ils souhaitent commencer un emploi ? Une collaboration avec l’Université d’Amsterdam a débutée en 2021 et devrait permettre de répondre à cette question », poursuit Fatima Anaflous.

Le Service social et réadaptation basse vision est cantonal. Chaque année, il s’occupe de plus de mille Vaudois et Vaudoises ayant un déficit visuel. « Le service a à disposition un grand nombre d’informations concernant les bénéficiaires, explique Fatima Anaflous. Ces données peuvent être utiles pour mieux anticiper leurs besoins et proposer une prise en charge optimale sans attendre qu’un problème survienne ». Par conséquent, un des projets initiés en 2021 porte sur la compilation de ces informations en vue de la création d’une base de données.

Merci !

Outre les projets soutenus directement par la Fondation Asile des aveugles, nous tenons à remercier pour leur précieux engagement : la Fondation Art et Vie, la Fondation Boldrini, la Fondation Anita et Werner Damm-Etienne, EIT-Health, le Fonds National Suisse, Innosuisse, la Fondation Gelbert, la Hedy Glor-Meyer Stiftung, la Fondation W. et E.

la Fondation Claire et Willy Kattenburg, la Fondation Naudl, la Fondation Pro Visu, la Fondation Edmée et Rita Uberti, la Fondation Fleurette Wagemakers, ainsi que de nombreux industriels. Nous remercions également les organisations ayant préféré que leur soutien reste anonyme.