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Un champ d’action élargi

Du côté de la recherche

Le Centre de recherche des sciences de la vue poursuit sa stratégie et élargit son champ d’action 

La pandémie a malheureusement donné un coup de frein à plusieurs études en cours, mais certains projets novateurs ont tout de même été lancés. Quatre prix Kattenburg ont récompensé nos chercheurs en 2020. 

Fin 2019, le Conseil de Fondation a approuvé la stratégie de recherche qui s’étend sur cinq ans, mais 2020 n’a pas été une année facile dans ce domaine: «La pandémie a envoyé les chercheurs à la maison et cela a évidemment freiné l’avancement des études en cours, constate le Prof. Reinier Schlingemann, directeur de la recherche. Cela nous a toutefois permis d’identifier de nouveaux domaines dans lesquels nous souhaitons investir. C’est le cas de la santé communautaire où, avec Lucien Panchaud, son directeur, nous aimerions créer un véritable centre de recherche communautaire qui puisse explorer des projets en lien avec la pédagogie et la basse vision. Pour cela, nous avons mis en place, entre autres, une collaboration avec des collègues de Fribourg et d’Amsterdam.» 

Le Centre d’investigation clinique (CIC), véritable plaque-tournante de la recherche impliquant des patient-e-s de l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin, a poursuivi sa mission de centralisation des différentes études en cours. «D’abord fondé pour les projets de recherche destinés à la rétine, il est aujourd’hui également utilisé pour ceux du segment antérieur, se réjouit le Prof. Wolfensberger. Depuis sa création, le fonctionnement du CIC n’a cessé d’être amélioré.» 

En 2020, la recherche fondamentale a été portée par plusieurs travaux: 

  • Celui sur le diabète de la Prof. Chiara Eandi, du Dr Lazaros Konstantinidis et de Raphaël Roduit. Ils ont été récompensés par le Prix Kattenburg pour leur projet «Omics».  
  • Celui sur la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) porté par la Dre Irmela Mantel et Raphaël Roduit. «Ils ont trouvé des biomarqueurs présents chez certain-e-s patient-e-s qui influencent leur réponse aux thérapies existantes, explique le Prof. Schlingemann. Le but est d’identifier ainsi les personnes qui ne répondent pas aux traitements actuels et de développer une médecine personnalisée.» 
  • Le Prof. Yvan Arsenijevic a reçu un prix Kattenburg pour son projet Crearet. «Il a identifié une possible cause de plusieurs maladies dégénératives de la rétine et a trouvé un produit qui permet d’arrêter la dégénérescence de celle-ci»  

Bonne nouvelle pour la pédiatrie, début 2020, le Comité d’éthique du canton de Vaud a approuvé un essai prospectif multicentrique destiné aux enfants atteints de rétinoblastome récidivant. Menée par la Prof. Maja Beck Popovic, médecin-cheffe au Service de pédiatrie du CHUV et par le Prof. Francis Munier, responsable de l’unité d’oncologie oculaire pédiatrique à Jules-Gonin, cette étude d’envergure européenne a pour objectif principal d’offrir un traitement conservateur pour les yeux des enfants atteints de rétinoblastome récurrent et qui n’ont pas répondu aux traitements standards antérieurs. L’idée est ainsi d’éviter l’énucléation et la radiothérapie.  

Le projet d’imagerie EarlySight de l’EPFL continue sur sa lancée. En collaboration avec les chercheuses et chercheurs de Jules-Gonin, l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne est en passe de finaliser un instrument capable de détecter certains problèmes oculaires de manière précoce. A noter également que la machine Adaptive Optics, acquise en 2019, a fait l’objet de plusieurs essais. «Ce nouvel outil d’imagerie de la rétine sera au cœur de dix projets de recherches futurs impliquant plusieurs unités, dont celui de la rétine médicale», explique Reinier Schlingemann. 

Un outil de mesure des mouvements oculaires 

Récompensé par le Prix Kattenburg pour son projet The Weight of Early Low Vision on Eye-hand coordination, le Prof. Silvio Ionta explique: «Le but de cette étude est de mesurer, de la manière la plus objective possible, les mouvements oculaires. Pour cela, nous avons utilisé des lunettes de réalité virtuelle qui permettent de suivre le regard. La personne ne fixe plus un point précis, mais bouge ses yeux normalement. Notre outil de suivi des mouvements oculaires (eye tracker) est associé à un dispositif de stimulation de la zone corticale du cerveau, à savoir la partie qui contrôle la vision. De la sorte, non seulement nous pouvons cartographier le champ visuel de manière très précise, mais nous pouvons aussi intervenir pour améliorer la réponse corticale.» Grâce à ces travaux, le Prof. Ionta aimerait trouver de nouveaux traitements pour les personnes qui présentent des troubles visuels suite à une lésion neurale. Stimuler le cerveau par des signaux électriques tout en se servant également d’un casque de réalité virtuelle devrait aider les personnes à améliorer leur acuité et périmètrie visuelles.

Prof. Silvio Ionta

En 2020, la générosité de nos donateurs et partenaires nous a permis de continuer à faire avancer la recherche en faveur des personnes malvoyantes et aveugles.  

Outre les projets directement soutenus par la Fondation Asile des aveugles, nous tenons à remercier pour leur précieux soutien: la Fondation Art et Vie, la Fondation Boldrini, EIT-Health, le Fonds National Suisse, Innosuisse, la Fondation Gelbert, la Fondation W. et E. Grand d’Hauteville, la Fondation Claire et Willy Kattenburg, la Fondation Naudl, la Fondation Pro Visu, la Fondation Fleurette Wagemakers, ainsi que de nombreux industriels.  

Merci !