Adaptation et accessibilité à l’école
Il n’y a pas que les enfants malvoyants qui profitent des compétences des experts du Centre technique en adaptation et accessibilité (CTAA) du CPHV. Une bibliothèque numérique va mettre à disposition des manuels scolaires adaptés également pour les élèves souffrant de troubles des apprentissages, dont les dyslexiques.
Le Centre technique en adaptation et accessibilité a pour mission, entre autres, de rendre l’apprentissage scolaire plus facile aux enfants malvoyants. Cela passe par une adaptation sur-mesure des manuels scolaires, afin qu’ils puissent être lus avec aisance. Mise en page plus claire, agrandissement des caractères, meilleure hiérarchisation des informations font partie des aménagements effectués. « Nos supports adaptés peuvent aussi être utiles aux élèves qui souffrent de troubles « dys » (ensemble de troubles qui touchent le langage et les apprentissages). Nous avons souhaité créer une plateforme numérique afin de mettre à disposition des enfants qui en ont besoin, les manuels scolaires ainsi modifiés », explique Fabienne Sypowski, responsable du CTAA. Et Mariza Freire, transcriptrice au CPHV, de préciser : « Certains supports pédagogiques sont très difficiles d’accès pour les enfants « dys ». Le texte est en colonnes, il y a souvent des images qui détournent l’attention ou des informations placées à différents endroits de la page. C’est compliqué pour un élève qui souffre de ce type de troubles de trouver ce qui est important.
En mettant en évidence certains mots, en travaillant sur la police de caractère ou sur l’espacement entre les lignes, nous facilitons l’accès aux apprentissages. »
Pour parvenir à créer cette véritable bibliothèque numérique, le CTAA a bénéficié, dès fin 2017, des Fonds privés Hügli. Ils ont permis de lancer le projet. Puis, en 2019, la Conférence intercantonale de l’instruction publique (CIIP) l’a pérennisé en lui allouant quatre ans de financement.
La bibliothèque numérique, qui sera accessible à la rentrée scolaire 2020, bénéficie de l’aide de la Bibliothèque sonore romande. Ce partenariat permettra de mettre à disposition des futurs utilisateurs l’intégralité du catalogue des livres audio jeunesse.
Des ateliers créatifs pour un moment d’échange entre enfants du CPHV et de l’APEMS des Aubépines
Depuis 2017 déjà, deux enfants de l’internat du CPHV participent à un atelier créatif avec ceux de l’accueil parascolaire des Aubépines, à Lausanne. But de cette rencontre : partager un moment convivial où chaque jeune peut se mettre à la place de l’autre. Initié par l’art-thérapeute Ania Lopez-Bloch, cet atelier a reçu le soutien de la Ville de Lausanne en 2019 car il correspond parfaitement à sa politique inclusive.
Trois sessions de cinq jeudis consécutifs sont organisées par année scolaire, ce qui permet d’assurer un tournus entre les enfants du CPHV. « L’atelier dure environ une heure, explique Ania Lopez-Bloch.
Je propose différentes activités : lecture d’un livre tactile, dessin, reconnaissance des odeurs, marche le long d’une corde, entre autres. Je prévois un espace de discussion à la fin de l’atelier pour que les enfants puissent poser des questions. Leur spontanéité est touchante. L’autre jour, un des jeunes de l’APEMS a dit à l’un des élèves du CPHV : c’est vraiment dommage que tu sois aveugle : tu ne peux pas voir comme ton dessin est beau ! »
Annick Burkhard, éducatrice au CPHV, est ravie des échanges qui se font lors de ces ateliers : « Ils permettent une belle entraide entre enfants malvoyants et voyants. Ces derniers peuvent se mettre à la place d’une personne aveugle ou malvoyante et mieux comprendre sa réalité. C’est un très beau projet d’intégration. »